Videomuz For Kids 2023
Après la première édition de VideoMuz For Kids (version « jeunes publics » de VideoMuz) au Musée de la Médecine (ULB – Campus Érasme) en 2022, Arts&Publics a renouvelé son partenariat avec Action Médias Jeunes, association spécialisée dans l’éducation aux médias, pour organiser une nouvelle édition au Musée art et marges afin d’initier un groupe de jeunes à la création jeu vidéo à travers l’expérience de l’Art brut, thème de l’exposition N’appelez pas ça Art brut.
En collaboration avec la Maison des jeunes Le 88 et le Art et marges musée, nos ateliers VideoMuz For Kids, animés avec l’association Action Médias Jeunes, ont rassemblé 8 jeunes âgés de 13 à 15 ans pendant quatre mois afin de créer un jeu vidéo explorant les thèmes de l’exposition N’appelez pas ça Art Brut. Les objets du jeu sont inspirés de leur vision de l’Art brut et de ses techniques comme l’écriture automatique. Cette expérience leur a permis de mieux comprendre les coulisses de la création d’un jeu vidéo. Ils ont également découvert et expérimenté ce qu’est l’Art brut, une pratique très libre avec laquelle ils ont pu se sentir légitimes et légitimés.
Comment créer un jeu vidéo autour d’une exposition d’art brut avec des ados qui n’ont jamais touché à la programmation en quelques séances ? C’est la question que nous nous sommes posés avec les jeunes de la MJ Le 88.
Plutôt que d’essayer de coller à l’esthétique des œuvres présentées à Arts et Marges dans le cadre de l’exposition N’APPELEZ PAS ÇA ART BRUT, nous avons proposé aux ados de créer du jeu vidéo en essayant de reproduire une démarche artistique « brute » dans la création vidéoludique. À partir de quelques idées conceptuelles fortes et quelques manipulations basiques sur le logiciel de création Construct 3, ils se sont laissés aller à un processus de création libre, spontanée, sans méthodologie ni attention aux normes établies en matière d’expérience vidéoludique. Ici, pas de scénario élaboré, pas de princesse à délivrer ou de monde à sauver, pas d’ennemis à éliminer ou de forteresse à capturer.
Les éléments graphiques et sonores sont issus de séances créatives sans entrave. Il y a bien quelques mécaniques ludiques, quelques éléments avec lesquels interagir, mais sans qu’un objectif à suivre pour les joueur·euse·s ne soit fixé. Les niveaux ont été assemblés de manière impromptue, au fil des expérimentations et des essais des participants avec le moteur de création. À l’instar du public familiarisé aux arts académiques s’aventurant dans une exposition d’art brut, les jeux présentés ici peuvent donner lieu à des situations déroutantes pour les gameur·euse·s habitué·es aux standards des jeux de plate-forme. Qu’importe : il s’agit avant tout d’une porte d’entrée vers l’imaginaire ludique de cinq jeunes et son expression à travers des petites saynettes jouables.
Les jeunes ont créé leur jeu vidéo de A à Z, ce qui leur a permis de mieux comprendre les différentes étapes nécessaires à cette réalisation : réflexion sur le gameplay et le game design, réalisation des assets sonores et graphiques, intégration via un programme de codage. Ils ont donc compris, en l’expérimentant, toute la complexité et le temps nécessaire à la création d’un jeu vidéo. Ils ont également découvert et expérimenté ce qu’est l’Art brut, une pratique très libre où ils ont pu se sentir légitimes et légitimés. Ce projet a donc fait écho à leurs pratiques vidéoludiques tout en leur ouvrant des horizons nouveaux tant sur les coulisses d’une industrie médiatique que sur un pan de l’histoire de l’art qu’ils ne connaissaient pas.
Le musée
Situé au cœur de Bruxelles, le Art et marges musée, musée d’art outsider, questionne l’art et ses frontières.
Sa collection s’est constituée dès le milieu des années 80 auprès d’artistes autodidactes, d’ateliers artistiques pour personnes porteuses d’un handicap mental ou en milieu psychiatrique. Elle se compose aujourd’hui de plus de 4000 œuvres internationales produites en dehors des sentiers fréquentés de l’art.
Ses expositions temporaires, au rythme de trois par an, mêlent artistes de part et d’autre de la marge, questionnant les frontières de l’art et sa définition-même.
L’exposition N’APPELEZ PAS ÇA ART BRUT
Tel un K-Way des années 80, le Art et marges musée se retourne sur lui-même pour déployer une étendue de couleurs et de formes que vous ne soupçonniez pas ! Au fond d’une poche, une mise en garde de Jean Dubuffet, l’inventeur de l’Art brut : « il vous faudra trouver une autre désignation ». La lettre date de 1984. Cette balise terminologique posée, Art en marge commençait ses prospections pour trouver un art qui pousse dans les lisières. Depuis, l’association est devenue le Art et marges musée. Comment a grandi sa collection, comment ont évolué ses ambitions, et le champ tout autour, garni de toutes les appellations nées de l’interdiction dubuffetienne ? Des pistes de réponse sont à trouver dans cette expo chantier qui évoluera tout au long de l’année. Le Art et marges musée vous fait rentrer dans ses réserves, en ressort les œuvres que le goût y avait relégué, vous sert ses nouvelles découvertes sur un plateau tournant et interroge la marge avec des artistes de la scène contemporaine qui nous posent résolument la question des limites de l’Art brut. Oups ! N’appelez pas ça Art brut, il disait !
Groupe | 8 jeunes entre 13 et 15 ans |
Animateur.rices | Maxime Verbesselt (ACMJ), Maxime Caucheteux (ACMJ), Églantine Braem (ACMJ), Marine Vankeer (Arts&Publics) et Alix Hubermont (Musée art et marges) |
Lieux | MJ Le 88 (1000 Bruxelles) et Musée art et marges (1000 Bruxelles). |
Partenaires | Action Médias Jeunes (ACMJ), Musée art et marges, MJ Le 88 |
Dates | Ateliers du 14/09/22 au 14/12/22 (chaque mercredi après-midi) et présentation du projet et du jeu créé au musée lors du 1er dimanche du mois de décembre (03/12/23) et lors du vernissage du dernier volet de l’expo le 8/02/24 |
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Témoignages
Khalid : Pour moi, l’art brut est un art que l’on fait sans vraiment réfléchir, on fait, on crée et c’est tout. En plus, on peut utiliser tout et n’importe quoi pour faire de l’art brut. Ce qui m’a le plus plu c’est de découvrir le codage informatique et les différents métiers possible dans le monde du jeu vidéo. Et le fait que chacun a fait un petit jeu, je trouve ça vraiment bien car chacun a pu s’exprimer.
Oussama : De ce que j’ai compris, pour faire de l’art brut, on n’est pas obligé de faire des études d’art. C’est un truc qu’on peut faire soit même. Pour moi, bien qu’on travaillait, je n’ai pas ressenti ça comme du travail. J’aurais simplement aimé qu’on ai plus de temps pour aller plus loin dans la création du jeu, surtout le graphisme.
Younes : C’est un art où on ne réfléchit pas et on peu utiliser tout ce qu’on veut. J’ai vraiment aimé apprendre le codage de jeu vidéo. Je veux refaire un atelier comme ça, mais il faut faire un plus grand jeu.
Saliou : Pour moi, comme nous l’avons vu au musée, l’art brut c’est faire de l’art (sculpture, dessin, peinture…) avec des objets du quotidien. C’était chouette de voir le jeu se construire au fur et à mesure.