Les Bateliers du Temps
Pour cette deuxième édition du projet Videomuz, le nouveau pôle muséal de Namur Les Bateliers s’est laissé tenté par l’expérience. Un groupe très diversifié en termes de genre, d’âge et d’origine sociale s’est créé et a participé à l’élaboration du jeu Les Bateliers du Temps.
Le lieu
Situé en plein cœur de Namur, le pôle muséal héberge deux institutions muséales de la Ville, le Musée archéologique et le Musée des Arts décoratifs, ainsi que trois jardins ; le jardin à la française du Musée des Arts décoratifs, le jardin public des Bateliers et le jardin des Poètes.
Le groupe
Suite à l’appel à candidatures, une douzaine de personnes se sont lancées dans l’aventure. Étudiants, retraité (le plus jeune participant a 14 ans et le plus âgé, 70), enseignants, graphiste ou archéologue, ils ont participé à une dizaine d’ateliers pendant quatre mois pour concevoir Les Bateliers du temps, un jeu vidéo qui met en scène, de façon décalée, les collections des musées, de la préhistoire au 18e siècle.
Le projet
Comme dans Artoquest, il est question d’énigmes à faire résoudre au joueur sur la base d’éléments culturels à manipuler et assembler, mais selon un mode différent, puisqu’après un point and click, nous expérimentons le puzzle-plateformer narratif.
Sur le plan technique, nous avons livré une œuvre finale jouable et intéressante. Le jeu s’est révélé moins complexe à programmer que lors d’expériences précédentes.
Côté médiation, les connaissances et stratégies développées lors de la première édition ont été mobilisées et une nouvelle fois éprouvées. Une manière aussi d’affiner et de roder nos méthodes de travail.
Du point de vue narratif, notre jeu propose au joueur d’incarner un visiteur des Bateliers, traversant Namur à différentes époques (Préhistoire, Antiquité et XVIIIe) à la découverte de lieux significatifs. Il devra résoudre des énigmes en lien avec le traitement de ces époques par les musées. Chaque niveau du jeu (au nombre de trois) est consacré à une époque. À partir des explications du conservateur pendant leur visite de l’espace muséal, les participants de l’atelier ont défini les règles de jeu en cohérence avec chacune d’elle.
L’occasion pour les amoureux d’histoire(s) et de jeux vidéo de se mettre dans la peau d’un laineux préhistorique, d’une souris ou d’un guerrier romain pour défier le dieu Mercure et parvenir à sortir des couloirs du temps. Pour les musées concernés, le jeu constitue un point de départ intéressant pour leurs activités de médiation culturelle, en particulier avec les adolescents.
Le graphisme du jeu, pris en charge par Ethias, a été réalisé par Cédric Lambot. Celui-ci a assisté à plusieurs ateliers afin de se familiariser avec les concepteurs et de s’imprégner de l’ambiance du jeu. Le Cav&ma (Centre d’art vocale et de musique ancienne) s’est enfin chargé du fond sonore en collaboration avec le Conservatoire royal de Liège et le Musée des instruments de musique de Bruxelles (MIM).
Entre convivialité et esprit d’équipe Vidéomuz, nos méninges ont vogué au fil de notre imagination pour remonter le cours du temps. L’embarcation batelière du jeu accoste dès septembre 2018 au port des Bateliers du temps à Namur.
Agnès, enseignante, 55 ans
Cette expérience m’a donné une toute nouvelle vision du monde du musée et de ce qu’on peut y faire. C’était amusant et enrichissant de pouvoir travailler avec plein de personnes différentes. Cette petite incursion dans le monde du codage et du jeu vidéo a été aussi une découverte, une occasion unique de pouvoir s’essayer à ce métier en vogue. J’ai réalisé un rêve d’ado ! Ça a été une opportunité unique de tester quelque chose de nouveau, une expérience amusante et riche.
Joëlle, étudiante, 22 ans
Curieuse de découvrir la mise en place d’un projet comme celui-ci, j’y ai participé pour connaître un autre aspect du jeu vidéo et découvrir comment une institution publique mettait en place un projet avec des citoyens. J’ai finalement bénéficié d’une vraie bulle d’air dans mon quotidien et rencontré des personnes issues d’univers variés, d’âges différents mais unies naturellement dans un même projet avec une motivation grandissante (voir sauter notre premier personnage dans le logiciel de programmation reste un des meilleurs souvenirs). J’en retiens donc de chouettes rencontres et une certaine fierté d’être arrivée (avec tout le monde) à ce super jeu ! Merci à la Ville de Namur, merci Sabrina et merci Pierre-Yves !
Delphine, professeur en Haute École, 38 ans
Que dire de cette expérience? L’intérêt était de partir d’une équipe hétéroclite et de voir l’évolution d’un projet sur quelques semaines, tout cela en passant par un melting-pot d’idées, la création d’un scénario, la composition d’équipes et le partage du travail, la composition d’écrans de jeux, l’enchainement de pirouettes et d’énigmes, l’usage de codes dans un programme de réalisation de jeux vidéo. Pour tous les participant(e)s un bon enrichissement humain. Encore merci de m’avoir accepté dans ce groupe.
Léon, pensionné, 70 ans