Poursuite [Alan Jeuland]
Eva Illouz, sociologue franco-israélienne spécialisée dans la sociologie des sentiments et de la culture, l’explique parfaitement : Le bonheur a profondément imprégné notre imaginaire culturel, jusqu’à occuper une place centrale dans nos existences. Tapez le mot bonheur dans un moteur de recherche, et vous obtiendrez des centaines de milliers d’occurrences. Juste avant le tournant du siècle ,on recensait chez Amazon trois cents livres dont le titre comportait le terme en question ; aujourd’hui, on en compte plus de deux mille. Force est d’admettre que la notion de bonheur joue désormais un rôle fondamental dans la compréhension que nous nous faisons de nous même et du monde. Elle est devenu si familière qu’elle est considérée comme parfaitement acquise, si naturelle qu’elle en a perdu toute espèce d’étrangeté ; il y aurait même quelque excentricité, quelque audace véritable à oser la remettre en question.
À travers son projet, Alan tente, avec la photographie et des appuis sociologiques, entre autres, de saisir en partie, de quoi est fait la notion de bonheur aujourd’hui.
On voit depuis le début des années 2000 une forte augmentation de l’intérêt pour le développement personnel, pour les pratiques liées au bien être, on y a vu la naissance de métier entièrement consacré et plus globalement le bonheur est devenu central dans la manière dont nous envisageons nos vies.
Le bonheur n’est pourtant pas une valeur universelle, authentique, identique partout sur le globe ou dans l’histoire. Il est donc intéressant de s’interroger de quoi retourne notre bonheur, en l’occurrence celui de nos sociétés occidentales contemporaines.
Cette série à pour ambition de naviguer dans plusieurs sphères, celle du travail, du privé, de l’éducation et de la politique pour tenter de fabriquer un travail photographique, qui accompagné par du texte fonctionnera à la manière d’une enquête visuel et subjective.
Une plongée dans sa représentation des quêtes du bonheur d’aujourd’hui.
À propos d’Alan
Après des études en Économie-Sociologie à l’Université Toulouse II – Le Mirail, Alan entame sa pratique artistique à travers le design et l’artisanat à l’ISCID, pour ensuite se concentrer sur la photographie au sein de l’École Supérieure des Arts de l’image, le 75. Il y développe une photographie documentaire où son intérêt pour l’image et ses questionnements contemporains croisent la pratique de l’enquête et de la recherche, l’ensemble engagé principalement autour d’interrogations du sociopolitique.
En 2020, Alan Jeuland co-fonde Les éditions La Cab et sort son premier livre « 1 heure et 1 kilomètre ».
Avec les éditions La Cab, ils publieront « On est venu ici pour la vue » de Pauline Vanden Neste et Tom Lyon, sélection au Belgium Photobook Arles, et plus récemment « La nuit, tu mens » de Ambre Husson.
En 2021, il termine la première partie de « Contre-coups » une série photographique pour laquelle il sera lauréat de la Jeune photographie – Occitanie, abordant la question des violences policières. Aujourd’hui, porteur de projet chez Arts et Publics, il travaille à la réalisation d’une série documentaire traitant de la notion de bonheur contemporain.
Arts et publics me permet avant tout de pouvoir se consacrer pleinement à la photographie, notamment sur le projet évoqué plus haut et à l’édition, de manière sereine. L’accompagnement, la mise à disposition d’outils, le travail collectif, les rencontres sont évidemment très précieux et constituent une chance particulière dans un parcours de création artistique.
Contact
Pour en savoir plus sur le projet, contactez Alan par e-mail à l’adresse alan@artsetpublics.be ou par téléphone au +33 (0)6 14 98 32 01
