«Dear Julius,» [Benjamin Navet]

L’énergie porteuse du projet c’est d’allier le savoir-faire du tissage à d’autres médiums, afin de faire naître des collaborations qui invitent chacun·e à envisager sa pratique sous un nouvel angle. Arriver avec de telles questions dans des entreprises, dans des musées du textile permet d’apporter des réflexions nouvelles au sein d’un milieu qui est en perpétuelle mutation. Porter un regard sur des techniques de tissage industriel en voie de disparition, c’est réinventer un dialogue, perpétuer et transmettre des métiers qui partiront bientôt avec leurs ouvrier·ère·s.

Porter un regard sur l’héritage de Julius Eastman, compositeur, pianiste, chanteur et danseur africain-américain du courant minimaliste, la place qu’il occupe dans le monde de la musique, mais aussi en tant que figure noire américaine queer, à travers une correspondance menée avec Stanley O., c’est prendre le temps de mener une réflexion sur sa propre pratique, et sa propre identité.

Et enfin, porter le focus sur cette technique commune au système de musique et de tissage des cartes
perforées avec Émile VanH., c’est réfléchir à de nouvelles méthodes de conception qui permettent d’inventer de nouvelles formes de création dans le domaine de l’industrie textile.

Nous sommes ici au cœur même de cette recherche : créer un dialogue entre des entités passées, marqueurs d’une époque révolue, réactivées de façon inattendue par la proposition de collaboration.

Réalisations

Le projet «Dear Julius,» a connu sa première étape de mise en place lors d’une résidence de 3 mois de juin à septembre 2023 dans le centre d’art CAS-CO Leuven. Un solo show, ainsi qu’une conférence (artist talk) ont eu lieu pour présenter au public cette première phase.

À propos de Benjamin

Né à Addis-Abeba (Éthiopie) en 1994, Benjamin Navet a grandi en France. Il arrive en Belgique à 19 ans pour intégrer l’ENSAV La Cambre (Bruxelles) en création de mode(s). Après son bachelier, il se forme auprès d’artistes et designers, intègre des résidences et développe un langage d’expression basé autour du vêtement, du textile, dans des contextes d’expositions et de collaborations artistiques.

Après ces deux années d’exploration, il rejoint le KASK à Gand, en Design Textile, pour un master. Il multiplie ensuite les expériences à la fois pour la Maison Margiela, lors de résidences à l’étranger et dans le cadre de collaborations avec des artistes. En parallèle, il s’essaie à la scénographie.



Les tissages et la pratique artistique de Benjamin veulent avant tout susciter un dialogue entre l’artisanat et l’industrie, afin d’interroger le processus de production des objets. Au fil de ses recherches sur les pratiques postcoloniales en matière de mode et de textile, Benjamin a sondé ses propres origines éthiopiennes au moyen des motifs qui associent des techniques traditionnelles et industrielles. Sa pratique entremêle le travail du textile et du vêtement avec d’autres supports et images.

Que ce soit pour instaurer un dialogue entre industrie et artisanat ou pour examiner le traumatisme de l’immigration forcée, mais aussi les pérégrinations d’une étoffe comme le madras, le domaine du textile l’aide à scruter notre rapport à cette matière.

Son projet le plus récent, « Dear Julius », étudie comment une partition musicale de Julius Eastman pourrait être rendue sous la forme d’un tissu jacquard.

Contact

Vous pouvez contacter Benjamin par e-mail à l’adresse benjamin.navet@artsetpublics.be. Vous pouvez également suivre son travail sur les réseaux sociaux (Instagram).

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